“Je suis devenu entrepreneur pour être enfin libre !” Vraiment ???? C’est un poncif que j’entends souvent et qui m’a toujours laissé songeur…
Libre de choisir tes horaires, ok. Libre de choisir tes tâches, ok . Libre de définir ta stratégie, ok …mais tout cela à un prix ! Par exemple, à quoi te sert de pouvoir choisir tes horaires de taf quand tu travaille tout le temps ?

Tu rêve de devenir ton propre patron ?

Mais sais-tu que tu aura toujours des personnes à qui rendre des comptes : tes employés, tes investisseurs, tes partenaires et surtout tes clients !

L’entreprenariat apporte énormément de choses :
– des tonnes de connaissances
– des défis méga stimulants
– un sentiment d’accomplissement
…mais si vous montez votre entreprise pour être libres, je crains que vous ne déchantiez rapidement

 

D’où vient ce besoin de liberté ?

De nombreuses personnes démissionnent, quittent leur emploi et montent leur entreprise, bref deviennent entrepreneur, avec cette idée un peu romantique que cela leur permettra d’obtenir la liberté. Derrière ce mots, il projettent différentes choses :
– être son propre patron
– être au commande
– choisir ses tâches
– avoir son bureau en haut de sa tour d’ivoire avec des gens qui font tout le boulot et du temps pour aller au golf…

En effet, on fantasme souvent à partir de ce que l’on a pu connaitre de négatif ou de mal vécu par le passé en tant que salarié :
– horaire imposé
– lieu imposé
– valeur déviantes
– management toxique
– projet peu motivant
– taches rébarbatives
– idées non écoutés
– occasion non-saisies

Quitter on emploi sans devenir entrepreneur ?

Mais face à tout cela, ne sommes-nous pas déjà libre ? Libres de démissionner ? Au moins autant que nous sommes libre d’entreprendre, ce qui ouvre un parcours plus difficile. La question est peut-être d’être plus exigeant dans son choix d’emploi.

Par exemple, chez Epopia, on a créé une organisation dans laquelle on aimerait être employés et qui vise à ne pas tomber dans ces travers. C’est ce que nos salariés apprécient et jamais aucun n’a demandé à partir pour ce genre de raison. Des entreprises comme Epopia, il en existe pleins.

Le prix de la liberté

Une fois le grand saut de l’entreprenariat fait, cette liberté rêvé se paie :
– en responsabilité,
– par peur de se tromper,
– l’obligation de trancher, car choisir, c’est renoncer,
– de devoir faire ce que personne ne fait, comme l’administratif,
– de s’auto-manager,
– de faire des choses désagréable comme licencier.

On a donc cassé le cadre rigide du salariat, mais on a tous besoin d’un cadre pour travailler, alors on le recréé de nous-même :
– on remet des horaire
– on prend des bureaux
– on met en place des règles
– on met en place des processus

Et le pire, c’est que votre position ne vous met pas au-dessus des règles, au contraire. Vous devez alors être exemplaire sinon personne ne respectera plus aucune règle.

L’entrepreneur libre doit rendre des comptes

Et puis, au-delà de ces règles, on se rend compte qu’en supprimant le patron, on s’en est créé toute une myriade d’autres auquel il faut rendre des comptes ou envers qui nous sommes encore plus engagés. Ces nouvelles chaines sont choisies par vous, elles sont même parfois uniquement dans votre tête, mais elles sont là et parfois elles s’imposent à vous :

– besoin de faire du chiffre
– responsabilité de son équipe
– responsabilité de son image
– comptes à rendre aux (nombreux) clients
– comptes à rendre au banquier
– comptes à rendre aux investisseurs
– comptes à rendre à l’administration

Vous devenez dépendant de la bonne marche de l’entreprise, vous vous devez de réussir, ce qui pourra vous refaire faire des choix contre votre volonté.

L’entreprenariat rend-il vraiment libre ?

Alors, une fois ce constat posé, reposons-nous la question : l’entreprenariat rend-il libre ? Aussi libre qu’on l’avait imaginé ?

Communément, on dit que l’on peu choisir avec qui on travail, mais ce n’est rapidement plus si vrai.
On choisit aussi sa mission, ses valeurs, ses objectif. Oui, si le succès est là. Mais pour l’atteindre, il faudra chercher, explorer, reculer, pivoter… bref, changer de route. Et cette nouvelle route, c’est le marché qui va la désigner, pas vous.

Autant dire que le bilan de cette “liberté” peut sembler maigre. A mon sens, le choix de l’entreprenariat, choix d’un parcours très enrichissant, choix de l’aventure, se doit d’être guidé par quelque chose de plus fort que l’envie d’une liberté fantasmée. Votre liberté est dans votre tête :
– Oser faire différemment.
– Oser aller où les autres ne vont pas.
– Oser vous remettre en question
Vous êtes et serez toujours votre propre frein à votre liberté.

PS : Je ne sais pas trop si je suis seul à penser ça où si ce sentiment est partagé. Vous, vous avez trouvé la liberté en devenant entrepreneur ?

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